Une seconde mère

Val, mère, est totalement dévouée au petit Fabinho, dont elle s'occupe à longueur de journée.  Au fil des ans, il devient un beau jeune homme qu'elle regarde grandir avec fierté. Elle n'est pas sa mère, pourtant; à la fois nurse, femme de ménage, aide domestique et confidente, Val travaille dans cette famille fortunée de Sao Paolo pour subvenir aux besoins de sa propre fille, Jessica.  Sobre ironie de cette situation imposée par nécessité économique, elles se connaissent à peine, alors que Fabinho et sa seconde mère partagent une douce complicité et des liens affectifs forts.

Parallèlement, Val observe strictement l'ordre hiérarchique qui la sépare de ses employeurs, Juan Carlo et Barbara, les parents de Fabinho.  Par accord tacite, cette hiérarchie va jusqu'à définir ses déplacements dans la maison.  Sur ce point, Barbara et Val s'accorde à merveille: une domestique doit connaitre sa place.

Puis, vient le jour où Jessica arrive en ville pour passer un concours universitaire.  Son apparition au foyer brouille les lignes de classes jusque là tracées sur le sol: pourquoi dormirait-elle par terre dans la chambre de bonne de sa mère alors qu'il y a une grande chambre d'amis inoccupée?  Pourquoi ne pas piquer une tête dans la piscine avec Fabinho et ses copains?  Val doit formuler pour sa fille ses règles implicites, injustifiables, "s'ils te proposent un truc à eux, c'est qu'ils savent que tu vas dire non! Par politesse!"  

La réalisatrice Anna Muylaert tourne son film sans la violence sociale de Ken Loach; mais comme ce dernier, l'intrigue, l'action dramatique et les relations sociales entre les personnages dépendent directement de la situation économique de chacun.  Une très belle critique sociale amenée tout en douceur dont vous pouvez visionner la bande annonce ici :  Bande annonce

Une Seconde Mère
un film de Anna Muylaert 
Brésil, 2015
23 €