Suite à une maladie l'ayant laissée sans force, Elisabeth, à l'aube de la quarantaine, est contrainte de passer ses journées alitée dans un petit studio de la Nouvelle-Angleterre. Tandis que le temps semble s'étirer à l'infini, une amie lui apporte un jour un pot de violettes abritant... un escargot. D'abord perplexe devant ce curieux présent, la jeune femme est vite fascinée par les allées et venues de son étrange compagnon...
La littérature a de ça étonnant qu'elle peut parfois nous transporter avec, en apparence, peu de choses. A condition de posséder un certain talent pour l'écriture... Et du talent, Elisabeth Tova Bailey en dispose plus qu'il n'en faut pour réussir le pari fou de rendre un livre sur les colimaçons aussi gracieux que fascinant.
Si l'ensemble du récit se déroule dans une chambre confinée, Bailey est pourtant loin de nous enfermer dans les affres de sa maladie, mais nous permet au contraire de nous évader avec elle grâce à l'infiniment petit incarné par l'univers du gastéropode, dans un espace hors du temps et à l'écart des agitations du monde extérieur.
Plus qu'un roman, "Les nuits mouvementées de l'escargot sauvage" est une expérience intimiste, une ode à la patience de l'observation, qui fait du détail le plus insolite un véritable enchantement, et nous aide à saisir pleinement le sens du mot "vivre".
Dépaysant.
Les nuits mouvementées de l'escargot sauvage d'Elisabeth Tova Bailey - traduit de l'anglais par Marie-Céline Mouraux - Autrement - 16€Libellés : Coups de coeur